Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/150

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Allemands, prirent la conduite de la guerre d’Italie, et soixante-quinze mille Germains descendirent, en automne, des Alpes rhétiennes dans la plaine de Milan. L’avant-garde de l’armée romaine se trouvait près du , sous les ordres de Fulcaris, Hérule plein de hardiesse, qui regardait la bravoure personnelle comme le seul devoir et le seul mérite d’un général. Comme il marchait sans ordre ou sans précaution le long de la voie Émilienne, des Francs embusqués sortirent tout à coup de l’amphithéâtre de Parme. Ses soldats furent surpris et mis en déroute, mais il refusa de s’enfuir, et déclara à son dernier moment, que la mort était moins terrible à supporter que les regards irrités de Narsès. Sa mort et la retraite des chefs qui lui survécurent, décidèrent les Goths toujours inconstans et disposés à la rebellion ; ils coururent en foule sous les drapeaux de leurs libérateurs, et les admirent dans les villes qui ne s’étaient pas encore rendues à Narsès. Le vainqueur de l’Italie ouvrit un libre passage à cet irrésistible torrent de Barbares. Ils passèrent sous les murs de Césène, et répondirent par des menaces et des reproches à Aligern, qui les avertissait que les Goths n’avaient plus de trésors pour payer les fatigues d’une invasion. Deux mille Francs furent victimes de l’habileté et de la valeur de Narsès, qui sortit de Rimini, à la

    à Buccelin, la défaite et la déroute de Bélisaire, et la conquête de l’Italie et de la Sicile, etc. Voy. dans les Historiens de France, saint Grégoire de Tours, t. II, l. III, c. 32, p. 203 ; et Aimoin, t. III, l. II, De gest. Franc., c. 23, p. 59.