Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/295

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livrait ensuite aux flammes ; on n’est tenté d’applaudir à la justice du talion que dans ce cas. 5o. Le parjure judiciaire. Le témoin ou malveillant ou corrompu, était précipité du haut de la roche Tarpéienne. Sa perfidie devait être regardée comme d’autant plus funeste, que les lois pénales étaient sévères et qu’on ne connaissait pas les preuves par écrit. 6o. La corruption d’un juge qui recevait de l’argent pour prononcer des arrêts iniques. 7o. Les libelles et les satires, dont les traits grossiers troublaient quelquefois la paix d’une cité ignorante. On punissait l’auteur de coups de bâton, digne châtiment d’un tel délit ; mais il n’est pas sûr qu’on le fît expirer sous le bâton du bourreau[1]. 8o. Le dégât ou la destruction nocturne des blés de son voisin. On suspendait le criminel, et on l’offrait à Cérès comme une victime qui devait lui être agréable. Mais les divinités des bois étaient moins implacables ; l’extirpation de l’arbre le plus précieux n’entraînait qu’une amende de vingt-cinq livres de cuivre. 9o. Les enchantemens magiques qui, dans l’opinion des bergers du Latium, pouvaient épuiser la force d’un ennemi, trancher le fil de ses jours et arracher de ses domaines les plantations les plus enracinées. Il me reste à parler de la cruauté des Douze--

  1. Horace parle du Formidine fustis (l. II, epist., 2, 154) ; mais Cicéron (De republicâ, l. IV, apud Saint Augustin, De civit. Dei, IX, 6, in Fragment. philosop., t. III, p. 393, édit. d’Olivet) assure que les décemvirs décernèrent des peines capitales contre les libelles : Cum perpaucas res capite sanxissent.perpaucas !