Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/367

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ou, ce qui est plus vraisemblable, dans les champs voisins de cette ville : les personnages les plus éminens par leur extraction et leurs dignités, formaient son grand-conseil ; mais la validité et l’exécution des degrés de ce sénat dépendaient de l’approbation du fidèle peuple et de l’armée fortunée des Lombards. [Lois. A. D. 643, etc.]Quatre-vingts ans environ après la conquête de l’Italie, on écrivit en latin teutonique[1] leurs coutumes traditionnelles ; elles furent ratifiées par le consentement du prince et du peuple ; on établit de nouveaux règlemens plus analogues à la situation où ils se trouvaient alors ; les plus sages des successeurs de Rotharis imitèrent son exemple, et des différens codes des Barbares, celui des Lombards a été jugé le moins imparfait[2]. Assurés par leur courage de la possession de leur liberté, de pareils législateurs ne songeaient guère, dans leur imprévoyante simplicité, à balancer les pouvoirs d’une constitution, ou à discuter la difficile théorie des gouvernemens ; ils condamnaient à des peines capitales les crimes qui menaçaient la vie du roi ou la sûreté de l’état ; mais ils s’occupèrent surtout du soin de défendre la per-

  1. L’édition la plus exacte des lois des Lombards se trouve dans les Script. rer. Italic., t. I, part. II, p. 1-181. Elle a été collationnée sur le plus ancien manuscrit, et éclairée par les notes critiques de Muratori.
  2. Montesquieu (Esprit des Lois, l. XXVIII, c. 1) : « Les lois des Bourguignons sont assez judicieuses : celles de Rotharis et des autres princes lombards le sont encore plus. »