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princes de l’Orient. Dans le cours de cette heureuse incursion, il signala le zèle et la vengeance d’un empereur chrétien ; ses soldats éteignirent par ses ordres le feu des mages, et renversèrent leurs temples. Les statues de Chosroès, qui prétendait aux honneurs divins, furent livrées aux flammes, et la ruine de Thebarma ou Ormia[1], qui avait donné le jour à Zoroastre, expia en quelque façon la profanation du saint Sépulcre. Il suivit mieux l’esprit de la religion, lorsqu’il soulagea et délivra cinquante mille captifs : les larmes et les acclamations de leur reconnaissance le récompensèrent de son bienfait ; mais cette sage opération, qui répandit au loin la renommée de sa bienfaisance, excita les murmures des Persans contre l’orgueil et l’obstination de leur souverain.

Au milieu des triomphes de la campagne suivante, Héraclius disparaît presque entièrement à nos yeux et à ceux des historiens de l’histoire byzantine[2].

    le couronnement de Nader-Shah (Hist. persane, p. 3-13) et sa vie, par M. Jones, p. 64, 65.

  1. D’Anville a prouvé que Thebarma et Ormia, près du lac Spauta, sont la même ville. (Mém. de l’Acad. des inscript., t. XXVIII, p. 564, 565.) Les Persans la révèrent comme la ville où Zoroastre a reçu le jour (Schultens, Index géograph., p. 48) ; et M. Anquetil-Duperron (Mém. de l’Acad. des inscript., t. XXXI, p. 375) offre quelques textes de son Zendavesta ou du Zendavesta des Perses, qui appuient cette tradition.
  2. Je ne puis trouver la position de Salban, Tarantum, territoire des Huns, etc., dont parle Théophane (p. 260--