Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/478

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il faut avouer que c’est aux tyrans de tous les siècles et de toutes les sectes que doivent être particulièrement destinées ces infernales demeures. [Il est assassiné par Siroès, son fils. 28 févr.]La gloire de la maison de Sassan finit avec Chosroès : son fils dénaturé ne jouit que huit mois du fruit de ses crimes ; et dans l’espace de quatre ans, le titre de roi fut usurpé par neuf compétiteurs, qui se disputèrent avec l’épée et le poignard les restes d’une monarchie épuisée. Chaque province, chaque ville de la Perse devint un théâtre d’indépendance, de discorde et de meurtre ; et l’anarchie se prolongea encore environ huit années, jusqu’au moment où les califes arabes firent taire les factions et les réunirent sous le même joug[1].

Traité de paix entre les deux empires. A. D. 628, Mars, etc.

Dès que le chemin des montagnes fut devenu praticable, l’empereur reçut l’heureuse nouvelle du succès de la conspiration, de la mort de Chosroès et de l’avénement de son fils aîné au trône de la Perse. Les auteurs de la révolution, empressés de faire valoir à la cour et au camp de Tauris la part qu’ils y avaient eue, précédèrent les ambassadeurs de Siroès, qui remirent les lettres du nouveau monarque à son frère l’empereur des Romains[2]. Selon le langage

  1. Eutychius (Ann., t. II, p. 251-256), qui pourtant dissimule le parricide de Siroès ; d’Herbelot (Bibliot. orient., p. 789), et Assemani (Bibl. orient., t. III, p. 415-420), sont ceux qui donnent les détails les plus exacts sur cette dernière période des rois sassaniens.
  2. La lettre de Siroès, dans la Chronique de Paschal, finit malheureusement avant d’entamer aucune affaire. On