Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/49

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Les études de Chosroès s’étaient bornées à de vaines et superficielles connaissances ; mais son exemple éveilla la curiosité d’un peuple ingénieux, et les lumières se répandirent dans la Perse[1]. Il fonda une académie de médecine à Gondi Sapor, située aux environs de la ville royale de Suze. Cette académie devint peu à peu une école de poésie, de philosophie et de rhétorique[2]. On écrivit les Annales de la monarchie[3] ; et tandis que l’histoire récente et authentique donnait d’utiles leçons au prince et au peuple, on remplit l’histoire des premiers âges des géans, des dragons et des héros fabuleux des romans orientaux[4]. Tout étranger doué de savoir ou de

    prononcé solennellement : τω βασιλευοντι Περσεων εξειναι ποιειν το αν βουληται. (Hérodote, l. III, c. 31, p. 210, édit. de Wesseling). Cette maxime constitutionnelle n’avait pas été négligée comme une vaine et stérile théorie.

  1. Agathias (l. II, c. 66-71) montre beaucoup de savoir et de grands préjugés sur la littérature de la Perse, sur les versions grecques, sur les philosophes et les sophistes, sur le savoir ou l’ignorance de Chosroès.
  2. Asseman., Bibl. orient., t. IV, p. DCCXLV, VI, VII.
  3. Le Shah Nameh ou le Livre des Rois, contient peut-être les matériaux originaux de l’histoire qui fut traduite en grec par Sergius (Agathias, l. V, p. 141), conservée après la conquête des Mahométans, et mise en vers l’an 954, par Ferdoussi, poète Persan. Voyez Anquetil, Mém. de l’Acad des inscript., t. XXXI, p. 379, et sir William Jones, Hist. of Nader Shah, p. 161.
  4. Au cinquième siècle, le nom de Restom ou de Rostam, héros qui avait la force de douze éléphans, était familier chez les Arméniens. (Moïse de Chorène, Hist. Arménienne,