Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/50

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confiance était honoré de l’entretien du monarque et enrichi par ses libéralités : il récompensa noblement un médecin grec[1] en lui accordant la délivrance de trois mille captifs ; et Uranius, l’un des sophistes qui se disputaient la faveur du prince, irrita par sa richesse et son insolence ses rivaux moins heureux que lui. Nushirwan suivait ou du moins respectait la religion des mages ; et l’on aperçoit sous son règne quelques traces de persécution[2]. Il se permettait toutefois de comparer les dogmes des différentes sectes ; et les disputes théologiques auxquelles il présida souvent, diminuèrent l’autorité des prêtres, et éclairèrent l’esprit du peuple. Les plus célèbres écrivains de la Grèce et de l’Inde furent traduits par ses ordres en langue persane, idiome plein de dou-

    l. II, c. 7, p. 96, édit. de Whiston). Au commencement du septième, le roman de Rostam et Isfendiar, écrit en langue persane, avait un grand succès à la Mecque (Koran, éd. de Sale, c. 31, p. 335). Cependant Maracci (Refut. Alcoran., p. 544-548) ne nous donne pas cette exposition du ludicrum novæ historiæ.

  1. Procope, Goth., l. IV, c. 10. Un médecin grec, nommé Étienne d’Édesse, était le médecin favori de Kobad. (Pers., l. II, c. 26). Le roi de Perse tirait depuis long-temps ses médecins de la Grèce, et Hérodote raconte les aventures de Democèdes de Crotone, l. III, c. 125-137.
  2. Voyez Pagi, t. II, p. 626. L’un des traités qu’il signa contenait un article honorable concernant les sépultures des catholiques et la tolérance qu’il leur accordait dans ses états. (Ménandre, in Excerpt legat., p. 142). Nushizad, fils de Nushirwan, fut chrétien, rebelle et… martyr. (D’Herbelot, p. 681).