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du clergé de l’empire d’Orient, une abjuration solennelle de l’idolâtrie[1].

État de l’Italie.

L’Orient soumis abjura avec répugnance ses images sacrées ; le zèle indépendant des Italiens les défendit avec vigueur et redoubla de dévotion pour elles. Pour le rang et pour l’étendue de sa juridiction, le patriarche de Constantinople était presque l’égal du pontife de Rome ; mais le prélat grec était un esclave sous les yeux de son maître, qui, d’un signe de tête, le faisait passer tour à tour d’un couvent sur le trône, et du trône dans le fond d’un couvent. L’évêque de Rome, éloigné de la cour et dans une position dangereuse, au milieu des Barbares de l’Occident, tirait de sa situation du courage et de la liberté ; choisi par le peuple, il lui était cher ; ses revenus considérables fournissaient aux besoins publics et à ceux des pauvres. La faiblesse ou la négligence des empereurs le déterminait à consulter, dans la paix et dans la guerre, la sûreté temporelle de la ville. Il prenait peu à peu, dans l’école de l’adversité, les qualités et l’ambition d’un prince : l’Italien, le Grec ou le Syrien qui arrivait à la chaire de saint Pierre, s’arrogeait les mêmes fonctions et suivait la même politique ; et Rome, après avoir perdu ses légions et ses provinces, voyait sa suprématie rétablie de

  1. Προγραμμα γαρ εξεπεμψε κατα πασαν εξαρχιαν την υπο της χειρος αυτο‌υ ; παντας υπογραψαι και ομνυναι το‌υ αθετησαι την προσκονησιν των σεπτων εικονων. (Damascène, Op., t. I, p. 625.) Je ne me souviens pas d’avoir lu ce serment ni cette souscription dans aucune compilation moderne.