Page:Gide - Les Nourritures terrestres.djvu/186

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que je ne voulais plus les quitter. — Oasis ! (Ahmet me dit : la suivante est beaucoup plus belle.)

*


Oasis. La suivante était beaucoup plus belle, plus pleine de fleurs et de bruissements. Des arbres plus grands se penchaient sur de plus abondantes eaux. C’était midi. Nous nous baignâmes. Oasis ! — Puis il nous fallut la quitter.

*


Oasis. De la suivante que dirai-je ? Elle était encore plus belle et nous y attendîmes le soir.

Jardins ! je redirai pourtant quelles étaient avant le soir vos accalmies délicieuses. Jardins ! Il y en eut où l’on aurait cru se laver ; il y en eut qui n’étaient plus que comme un verger monotone où mûrissaient des abricots ; d’autres pleins de fleurs et d’abeilles, où des parfums rôdaient, si forts qu’ils eussent tenu lieu de mangeaille et nous grisaient autant que des liqueurs réelles.