Page:Gille - La Cithare.djvu/14

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Mais, d’un grand cri parfois arrêtant la Victoire
Qui passe, aile éployée et pleine de rayons,
Il la force à descendre au sein des bataillons
Et lui sculpte du glaive un piédestal de gloire.

Et si la Paix alors lui verse son trésor,
Ayant posé la main sur son cœur pacifique,
Couronné d’olivier, revêtant la tunique
Qu’attache sur l’épaule une cigale d’or,

Il va, dans le lycée, à l’ombre du platane,
Recueillir le discours de ses sages vieillards,
Tandis qu’en s’ébattant les oiseaux babillards
Chantent dans le feuillage ardent et diaphane.

La fontaine languit et retient ses sanglots ;
Partout, autour de lui, les collines sublimes,
Les ondulations caressantes des cimes
Et partout le sourire innombrable des flots.

Là-bas, il voit, à l’heure où brillent les Pléiades,
Contre un fût de colonne, en son rêve absorbé,
Le satyre rieur au front large et bombé,
Charmer de ses accents les peureuses naïades.