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L’ALEXANDRINISME

res, éloquence, poésie, histoire, gastronomie et le reste, elle comprend des mémoires historiques et géographiques, des recueils de merveilles et de curiosités naturelles dans tout le monde connu, des listes de noms de toute espèce : noms de mois chez les peuples divers, noms d’îles et de villes, noms d’oiseaux et de poissons. C’est la part de la prose ; celle de la poésie s’en rapproche assez, car le principal ouvrage de Callimaque, celui qui a fait sa réputation d’élégiaque, est encore un gros recueil, intitulé les Causes, où sont réunis, en groupes méthodiques, des poèmes sur les jeux publics, sur les fondations de villes, sur les inventions célèbres, sur les sacrifices et les cérémonies religieuses. Il avait composé aussi d’autres pièces, des épigrammes, des hymnes écrits pour des fêtes. Nous possédons six de ces hymnes, qui nous font apprécier son industrie de mythologue et de courtisan et son élégante facilité à manier le mètre et la langue poétique, en dorien comme en ionien. Enfin son activité savante et littéraire s’exerçait encore par son enseignement, dont la matière était sans doute, avec les diverses branches de l’érudition, la grammaire et l’étude des textes.

On devine ce qu’un pareil poète pouvait penser de l’épopée, sujet qui donna naissance à la querelle en question. Son opinion, très nettement exprimée, était que cette ancienne forme, à laquelle