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PINDARE

à l’ordonnance régulière d’un temple de Phidias le dessin souple et varié d’une ode de Pindare.

À dire vrai, malgré la justesse et le talent avec lesquels on avait quelquefois parlé de Pindare en France, ce grand et difficile sujet n’y avait pas encore été franchement abordé, ni sérieusement traité en lui-même. C’est ce que vient de faire enfin M. Croiset dans un important travail, fruit d’une patiente et sincère étude du poète et de toutes les questions qui se rapportent à l’interprétation de ses œuvres[1]. Pour le mener aussi heureusement à fin, il fallait un mélange bien rare de science et de goût. Si l’on est tenté d’en critiquer le plan, qui paraît trop subordonné à une pensée didactique, on doit songer qu’il s’agissait, en effet, de faire l’éducation du public et, avant de lui soumettre des appréciations, de lui donner la connaissance des conditions générales d’un sujet si nouveau pour lui. Indiquons nous-même pour quelles causes on a besoin d’être préparé à lire et à juger Pindare, et quels sont ces sentiments et ces impressions poétiques d’un ordre particulier dans lesquels on n’entre pas de soi-même aujourd’hui. Nous déterminerons par là même la matière des principaux chapitres du livre qui était à faire et qui est fait.

  1. La Poésie de Pindare et les Lois du lyrisme grec, par Alfred Croiset, maître de conférences à la Faculté des lettres de Paris ; Paris, Hachette, 1880.

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