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LE CONSCRIT IMPÉRIAL

jean

Ton père et ton frère sont morts au champ d’honneur.

reine

Le sacrifice a été dur, mais mes larmes ont été séchées par mon amour pour la France.

jean

Prie le Ciel pour moi, ma Reine, car moi aussi je dois te quitter.

reine

Toi ! oh ! mon Dieu !

jean

Oui. Le sort m’appelle sous les armes. Oui, le sort, mais un sort inique, criminel. Voici. Je me rendais chez le marchand de vin, lorsque soudain, je suis accosté par un soldat qui me conduit devant le colonel Griffard, présidant le tirage au sort des conscrits. Je vois encore son sourire railleur et sardonique à mon entrée dans la salle. On m’interroge, âge, qualités, conditions physiques et mentales. Je réponds franchement. Bref, je suis bon pour la guerre. Arrive le moment de tirer au sort. Le colonel, j’ai tout vu, fait une substitution de numéros inaperçue de tous, excepté de moi, et je suis enrôlé.