Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/185

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De temps en temps des femmes vieilles ou jeunes montraient un turban, un bonnet, et c’était plaisir que de voir leur mauvaise humeur.

Tout à coup la glace d’une des voitures s’abaisse, un jeune homme passe sa tête blonde :

— Qu’est-ce donc ? dit-il, pourquoi n’avançons-nous pas ?

— Monsieur, c’est la file.

— Comment, nous sommes à la file ? ah ! c’est charmant, s’écria-t-il ; madame de D*** qui m’écrit : « Venez, nous serons entre nous ; je n’ai invité personne, c’est une petite soirée sans façon. » Et puis, voilà qu’elle a rassemblé tout Paris !

— Elle ne pouvait faire autrement, dit une autre voix qui sortait du fond de la même voiture : tout le monde voulait entendre les vers de Lamartine, et madame de D*** se serait brouillée avec tous ses amis.

— Ah ! pensa Tancrède, il paraît que ces messieurs vont à une soirée littéraire. Eh ! mais, moi aussi, je serais curieux d’entendre des vers de Lamartine. Pourquoi ne me don-