Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/19

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tants doivent être si précieux, répondit le naïf Tancrède qui croyait dire quelque chose d’agréable.

Pas du tout, c’était deux fois une bêtise.

1o De supposer qu’un millionnaire aurait daigné l’attendre ;

2o D’avouer à M. Nantua qu’il le croyait toujours très-occupé.

— En vérité, mes moments ne sont pas plus précieux que les vôtres. Je ne fais jamais rien… Mais chauffez-vous, je vous prie, je suis à vous dans l’instant.

Tancrède s’approche de la cheminée et garde le silence :

— Madame votre mère est-elle encore à Blois ? demanda M. Nantua en lisant toujours ses papiers.

— Oui, monsieur.

— Vous savez l’anglais ?

— Oui, monsieur.

— Elle ne s’est pas remariée ? Veuve à vingt-six ans ! ! !

— Non, monsieur.