Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/257

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— Je lui crois, au contraire, beaucoup d’esprit, répondit Clarisse.

Et puis elle se mit à rire, parce qu’elle pensait que Tancrède était peut-être encore là et qu’il pouvait avoir entendu ce qu’avait dit sa mère.

Cependant cette présence mystérieuse l’inquiétait. Elle n’osait s’éloigner, et ce ne fut que lorsque madame Blandais lui dit : « Va te reposer, mon enfant, tu as l’air souffrant, le spectacle t’a fait mal » — que Clarisse se décida à se retirer chez elle.

Elle embrassa sa mère plus tendrement que jamais, et s’éloigna.

Elle marchait pensive et lentement ; mais, en entrant dans sa chambre, quelle fut sa surprise, son effroi, en apercevant Tancrède assis devant son bureau ! Il avait l’air parfaitement tranquille ; il était établi là comme un frère qui attend sa sœur, un mari qui attend sa femme.

Le premier mouvement de Clarisse fut de s’enfuir et de retourner auprès de sa mère ; mais un regard de Tancrède la retint.