Page:Giraudoux - Électre.djvu/176

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LE CAPITAINE. – Égisthe, la ville est en péril !

ÉGISTHE. – C’est vrai. Excusez-moi !… Où en sont-ils maintenant, capitaine ?

LE CAPITAINE. – On voit leurs lances émerger des collines. Jamais moisson n’a poussé aussi vite. Et aussi drue. Ils sont des milliers.

ÉGISTHE. – La cavalerie n’a rien pu contre eux ?

LE CAPITAINE. – Elle s’est rabattue avec des prisonniers.

CLYTEMNESTRE. – Que se passe-t-il, Égisthe ?

LE CAPITAINE. – Les Corinthiens nous envahissent, sans déclaration de guerre, sans raison. Ils ont pénétré la nuit dans notre territoire par bandes. Déjà les faubourgs brûlent.

ÉGISTHE. – Que disent les prisonniers ?

LE CAPITAINE. – Qu’ils ont ordre de ne laisser d’Argos que pierre sur pierre.