Page:Giraudoux - Adorable Clio.djvu/180

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de l’arbre perchoir. Une grive rouge m’effleure, une brise s’élève. Comme un poète qui songe, près de qui se pose un oiseau, qui s’émeut de voir tomber là, parfaite, la pensée qu’il cherchait en lui, un amour tendre et doux, au lieu de souffler en moi, soulève cette page, m’évente avec amour. Dans les hangars cachés par les roseaux, les fermiers essayent les moteurs des canots qu’on sortira pour les maîtres le mois prochain. Mrs Green bat pour moi un couvre-pied rose, car mon lit finit au-dessous de la fenêtre et je vois, le matin, sous le drap, mes pieds ensoleillés, mais j’ai froid. Au fond des criques où flottent les sapins coupés, les ouvriers marchent de l’un à l’autre, bien qu’en sifflant des danses nègres qui, nous, nous feraient chavirer. J’envie leur équilibre, je me sens tout guindé d’avoir un lac et un soleil à gauche, et rien à droite.

Où je suis ? Je suis dans un pays que je reconnais énorme, à l’instant même, instant critique, à ce que les guêpes sont trois