Page:Giraudoux - Amphitryon 38.djvu/201

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Amphitryon. — Moi, seigneur, non.

Mercure. — L’heure n’est plus aux discours, Jupiter, le soleil se couche.

Jupiter. — Son coucher ne regarde que lui seul. Il n’en est pas ainsi du nôtre. Je tiens à ce qu’Amphitryon me livre sa femme sans réticence et sans regret. Quelques minutes, et il sera persuadé. Il sait que c’est souvent par contrainte, non par goût, (aujourd’hui je ne veux pas préciser, pour ne désobliger personne), que je viens parfois chercher une épouse humaine. Je le sais ami de la gloire et des hommes. Il est connu pour vouloir le bonheur et le progrès de tous. Il est le premier aristocrate vraiment démocrate ! Éloignez-vous de quelques pas. J’ai à lui offrir de grandes choses.

Alcmène. — Ô Jupiter, ne tentez pas mon mari…

Jupiter. — Tu as peur ?