Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

122 ’ ION LI PATHÉTIQUI

il appuya sur eux un buvard, qu’il tint un long moment pressé comme un mouchoir sur une égratignure. Bientôt rien ne saigna plus, et il -« me regarda en souriant. ’

— A quoi pensiez-vous, quand il vous regardait ainsi ? ·

J Je pensais à son métier qui était de vérifier. si. les étalages dépassaient les trottoirs ; tout était à sa ligne dans mon cœur. — Il souffrait, déjà ?

Sa tête était vague ; il enleva de son nez ee lourd lorgnon de fer qu’il garda j usqu’à la dernière minute et qu’il jeta de son lit en mourant. 1 Il avait, plus nets et plus doux que jamais, ces traits que je n’ai pas encore trouvés redistribués dans le monde, que personne peut-être ne pillera, car aucun voleur ne visite son cimetière, où il n’y a pas en tout dans les caveaux q cent francs en or. - Je vais être tendre toute la journée, me dit-il, et il s’accorda à la fenêtre. Déjà quelques lumières s’allumaient sur la Seine. Il me montra la pharmacie d’en J face... Pourquoi la loi n’ordonne-t-elle pas que tous les pharmaciens habitent sur les quais, avec j tous leurs bocaux ? C’était l’heure où l’on se sent un ami sur- chaque remorqueur, sur chaque °