Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/133

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ww - VÉRITABLI HJSTOIRI D’HÉLÈNl 125 ï regarder, qu’elle voulait passer sa vie entière avec moi, qu’elle n’aimait personne, à part C moi. Mais pour nous deux cela signifiait seulement que, d’un peu plus, elle eût pris ma main, elle m’eût souri. Je répondais dans le ’ même langage : pour éviter de dire un mot, \ de dire : vous avez raison, vous avez tort, vos yeux sont ouverts, fermés ; je disais : Hélène, iq je vous aime. Nous agitions ces grandes phrases È comme des faux autour de nous, et cela nous épargnait d’être liés au monde par des üls et des liens minuscules. r — J’adore votre cravate, Simon. Cela ne voulait pas dire qu’elle joignait les mains et s’agenouillait à sa vue, qu’elle désirait l’enrouler autour de sa taille, comme ceinture, autour de sa bouche, comme bâillon. Je ne la lui offris point ; Je vins m’asseoir près d’elle. — Eh bien, Simon, vous voilà content ? Je n’ai pas souffert. Je ne souffrirai jamais plus. Avec quel entêtement, avec quelle douceur, vous êtes parvenu à faire de moi une jeune fille médiocre et futile ! Me voici parjure aujourd’hui, grâce à vous. Cela m’est égal. O — C’était un vœu ?· - e A 0