Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/145

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vémunu msromn n’mâ1.Èm : 137

je repris mes distances avec les poëtes, les musiciens, les peintres, avec les éléments ; - je coupai tous les liens qui’m’attachaient à une J nostalgie, à un spleen vivants. Ce fut de nou- ’l veau à cause de leurs vers que j’aimai Chenier, c que j’aimai Vigny, et non plus à cause de ses ’ yeux, à cause de sa main. Je ne me mêlaî plus de leur vie, de leurs affaires de cœur, je les jugeai avec pureté et simplicité. Je n’hésitai plus à amener à leur isolement de braves gens respectables. Ce que j’aimais dans Beaudelaire, je l’expliquai au sous-intendant, c’était, ’dans des vers au corset un peu étroitement lacé par derrière, le mal, ce mal qu’il fait au cœur ; ce qui plaisait dans Beethoven — oui, il avait vraiment existé — c’étaient sa gran- S deur, sa tristesse. Le sous-intendant désormais, à cause de moi, les défendit chez ses collègues et ainsi, jadis, un sergent ami de Schumann fit du succès de Schumann une question d’amour propre pour le mess des sous-officiers. De même du temps : contre ceux qui prétendaient n n’aimer que l’été-ou l’hiver, je défendais l’autre t I saison. C’était parfois la saison présente : je rentrais chez moi l’âme paisible, contemplant les nuages, les feuillages, doucement, comme le