Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/156

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comment embrasser, comment caresser l’amou r. Avec emportement, avec délire j’aimais dans ’ Hélène ce qu’eût préféré l’ami le plus bourgeois, , le plu calme, W sa franchise, se dignité, se mais c’est de l’amitié que j’avais pour ses mains, pour sa bouche, pour on parfum. Il me suffi ait de penser à se loyauté, à tous les secrets qu’elle gardait en elle comme des boulets de cristal dans une fontaine agitée, pour que je devinsse pâle, que mon cœur s’erretât ; et si je voulais que ce cœur repartit, reprit son cours ordonné et satisfait, il me suffisait de ’ penser à ses mains, à sa gorge, au tendre ’ cerne de es yeux. J’avais parfois le sentiment I, de lui être infidèle, non pas quand je caress sais des yeux un beau visage brun, chose 1 agréable, quand j’effleurais de mes lèvre un bras blanc, chose lisse, chose fraîche — mais quand, dans des yeux pour moi secrets, je provoquas par ma parole une lueur de sa fierté, - ’l de sa droiture. Elle songeait bien peu à m’en faire un reproche, Au contraire, je la sentais 1 froissée par cette fidélité, par l’autre fidélité, dont elle n’evalt pu manquer de s’apercevoir. De quel droit lui étais-je fidèle ? Pourquoi, dans la ronde, ne donnais-je pas l’autre main, comme,