Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vrinxnnu »ms-romn D’HÉLÈNE 151corps usagés, pauvres âmes effacées sur lesquels le destin, de nos jours un peu lâche, entasse les gp malheurs réservés jadis aux rois bien por’tantsl o

Hélène était au fond d’un jardin, sur une terrasse. Je m’accordai près d’elle, sans mot dire, et d’ailleurs sans mot penser, et sans lever les yeux. L Le soleil se couchait. Nous avions devant nous la vallée ; le tableau même du jeune été, et chaque objet si net qu’il semblait, comme dans les tableaux d’écoIe, avoir son nom au-des’sous de lui ;... là-bas, ce sur quoi l’on traverse : L le pont, le viaduc ; sur le pont ce qui se promène, le vélocipède, l’abbé ; sur le viaduc ce qui ébranle le soir, le train, et’dans le ciel tout ce qui éclaire et qui vole. Nous nous taisions. Comme le carnet de Gontran devenait puéril, les ’ murs de Paris une fois enjambés ! Les arbres à demi toufïus encore se confiaient à l’ombre ainsi que se confie au sommeil un demi-espoir, p e un demi-chagrin. Un arbuste en retard usait pour ses première feuille s la dernière sève de l’automne, et frissonnait. Les girouettes étaient ( au repos : la dernière fois que le vent avait son F- È ilé, il venait de la mer. Un rossignol, tout près de nous, chantait une note, une seule et brève °