Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/171

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du froid et du grésil, qui allait devenir fausse. Elle n’oubliait plus un seul concert., une seule ’ exposition ; elle dansait jusqu’au matin ; elle achetait sans raison, souvenirs pris au mourant, une dernière étole, une dernière lampe. Je devais contenir, en sa présence, cette humeur joyeuse qui m’invitait à rire plus haut, à’chanter, à personnifier pour mon propre compte le printemps. Une semaine de chaleur torride vainquit enfin sa résistance. Elle pardonnait au printemps quand il succédait à Pété.

Je la voyais presque chaque jour. Nous ne parlions guère [que de nous ; ou plutôt chacun ne parlait guère que de soi, et découpait sans réserve dans un passé dont l’autre ignorait tout. Les plus grandes confidences n’étaient entre nous deux qu’un des hasards du bavardage. Encore inconnus l’un à l’autre, nous nous amusions à déterrer de notre enfance chaque minute qui pouvait avoir’été la même pour nous sleux. Nous cherchions des amis communs, à teur défaut des amis symétriques. Il était bien rare que le même enfant, petite fille chez elle, petit garçon chez moi, n’eût pas été près de nous, le jour où nous avions découvert le même coin de notre cœur ; c’était, pour elle, Dorrit, huit