Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

regards vers les trois maîtres, et, surpassant les conseils de Cellini lui-même, l’ombre tombant, je bâtissais de nouvelles formes avec les craquelures, les crevasses mêmes de ces peintures éternelles.

Ainsi je traversai, non sans quelque dédain, ces pays qui n’ont pas, nettes, généreusement tracées par de vrais fleuves, une ligne de vie, de chance et de cœur. Je parlais peu avec ces étrangers dont les ancêtres, au cours de mes classes, m’avaient vu pourtant si familier. Je n’avais pas été de ces enfants qui appuient sur le bouton de toutes les fontaines ; je n’interrogeais aucun gardien, aucun agent. Je personnifiais la discrétion aux yeux des portiers d’hôtel. Si peu m’importait d’ailleurs que ce palais fût maintenant hôtel de ville ou geôle, que cette procession fût catholique ou anabaptiste, que ce mort vint du cimetière ou y allât ! Mais, le musée fermé, je me faisais indiquer le plus haut clocher, le plus haut beffroi. J’aimais cette ascension que n’avilissent point de paliers, ce tunnel qui m’amenait d’un coup à la plus grande hauteur ou les bourgeois de la ville jamais furent surélevés. Une tour ne peut être construite que par des bourgeois à la fois auda-