Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

W’x.’Éco’L ! nu —sUax.nn· :53 J

’lâches ; pêcheurs rnesquins et minutieux, ils se mirent respecter mes filets à si larges mailles. C’est moi qui dus combattre ma tendance à parler par métaphores, par paraboles, par prophéties, la grammaire et la poétique des apôtres... Ne souriez pas, je n’imaginais point les apôtres à mon image. Ne croyez pas que je fusse orgueilleux. La peine la plus grande qu’on aurait pu me faire eût été de prouver que mon intelligence était l’intelligence, ma vertu la vertu. Le reflet de moi que je voyais dans la vitre lointaine me paraissait tellement plus noble, tellement plus digne que moi-même. Rien pour moi de flamboyant, de décevant, de pénétrant dans ma pensée..Hien en moi de cet esprit de finesse qui du premier regard atteint le cœur à sa plaie, ’ l’ellipse à ses foyers, le menteur à ses deux yeux. Non l — Je comprenais les hommes, comme je comprena-is jadis mes problèmes, en vivant avec eux, en les aimant d’une amitié déférente È et réservée, en pensant à eux la nuit. Parfois, le soir, en me couchant, j’étais fort encore pour deux jours. J’étais heureux seulement d’être un de ces mille Français qui assurent les relations } x entre quelques académiciens et quelques familles

bourgeoises, entre les auteurs classiques et les