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fermé dans les prisons de l’abbaye. Arrivèrent ces jours affreux de septembre, pendant lesquels on massacroit tous les prisonniers ; Cazotte n’échappa à la mort que par le dévouement de sa fille unique, âgée de 17 ans, qui s’étoit volontairement enfermée dans la prison de son père, pour le consoler et le servir. Lorsque les assassins arrivèrent près de Cazotte, cette fille courageuse entoure son père de ses bras, le couvre de son corps, et bravant les poignards, réclame la grâce de mourir avec lui ; un tel héroïsme désarme les furieux, Cazotte et sa fille saisissent ce moment d’émotion pour traverser les cours, déjà pleines de victimes, et d’une populace avide de carnage, mais qui respecta pour le moment, la vieillesse marchant sous l’égide de la piété filiale.

Quelques jours après, Cazotte fut réintégré dans les prisons, et à la suite de 27 heures de débâts, sa tête tomba sous la hache révolutionnaire, le 25 septembre 1792 ; il étoit âgé de 72 ans.