Page:Girault - Manuel de l'étranger à Dijon, 1824.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(202)

leur distribuoit, autant de délicatesse que de générosité.

Informé que deux demoiselles âgées et d’une famille honnête, éprouvoient des besoins, il se transporte chez elles et les prie de lui remettre un tableau dont on lui avoit dit qu’elles étoient propriétaires ; du geste il en désigne un dans l’appartement ; aussitôt le tableau est décroché et offert, mais l’évêque ne veut l’accepter qu’autant qu’on le laissera maître d’y assigner un prix, et remercie de ce qu’on veut bien s’en défaire en sa faveur : on cède par respect, un rouleau de louis est déposé sur la cheminée.

La cherté des subsistances avoit excité le 18 avril 1775 une émeute populaire à Dijon ; aucune autorité, aucune force n’avoient pu arrêter le peuple ; plusieurs hôtels étoient au pillage, l’insurrection étoit à son comble. D’Apchon se présente seul à la multitude effrénée, elle s’arrête :

Tum pietate gravem ac meritis si fortè virum quem Conspexere silent.