Page:Girault - Manuel de l'étranger à Dijon, 1824.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(216)

il revint de nouveau dans sa patrie ; le cardinal de Richelieu lui fit offrir une pension de 12000 liv. pour rester en France et y travailler à l’histoire de son ministère ; mais Saumaise fit répondre qu’il n’étoit point homme à sacrifier sa plume à la flatterie.

En 1650, Saumaise se rendit en Suède, à la sollicitation de la reine Christine ; il voulut y paroître en habit de Cour, pour complaire à sa femme qui aimoit à dire qu’elle avoit épousé le plus savant de tous les nobles, et le plus noble de tous les savans ; et s’y montra, non avec la robe de lettré, mais en costume de gentil-homme, ce qui fit faire beaucoup de plaisanteries à ses dépens. Il y fit peu d’années après un second voyage ; comme il tardoit un peu trop à repasser en Hollande, les États le réclamèrent à la reine, dans les termes les plus honorables ; et dans son voyage pour retourner à Leyde, il eut l’honneur d’être admis à la table du roi de Danemark.

La santé de ce savant, sans cesse al-