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de votre dignité ?Sire, reprend Vauban, ma dignité est de servir l’état, je laisserai le bâton de maréchal à la porte, et j’aiderai peut-être le duc de la Feuillade à prendre la ville. On pourra, par le trait suivant, prendre une idée de ce que peuvent les talens militaires, et surtout ceux de Vauban. Au siége de Cambray, ce Maréchal ne fut pas d’avis qu’on attaquât la demi-lune de la citadelle ; Dumetz, brave homme, mais haut et emporté, persuada au Roi de ne pas différer davantage ; Vauban dit alors à Louis XIV : Vous perdrez peut-être à cette attaque tel homme qui vaut mieux que la place. Dumetz l’emporta, la demi-lune fut attaquée et prise, mais les ennemis étant revenus avec un feu épouvantable, la reprirent, et les Français y perdirent 400 hommes et 40 officiers. Vauban, deux jours après, l’attaqua dans les formes, et s’en rendit maître sans y perdre plus de trois hommes. Le Roi persuadé par