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qui peint au naturel et d’une manière plaisante, ce docte abbé, ses principales occupations, et la variété de ses connoissances :

Ci-gît le docte abbé Nicaise
Qui, la plume en main dans sa chaise,
Mettoit lui seul en mouvement
Toscan, Français, Belge, Allemand ;
De tous côtés, à son adresse,
Avis, journaux, venoient sans cesse,
Gazettes, livres frais éclos,
Soit en paquets, soit en ballots.
Falloit-il écrire au bureau,
Sur un phénomène nouveau ;
Annoncer l’heureuse trouvaille
D’un manuscrit, d’une médaille ;
S’ériger en solliciteur
De louanges pour un auteur ;
D’Arnaud mort avertir la Trappe ;
Féliciter un nouveau Pape ;
L’habile et fécond écrivain
N’avoit pas la goutte à la main,
C’étoit le facteur du Parnasse.
Or, gît-il, et cette disgrâce
Fait perdre aux Huet, aux Noris,
Aux Toinard, Cuper et Leibnitz,
A Basnage le journaliste,
A Bayle le vocabuliste,
Aux commentateurs Grævius,