Page:Girault - Manuel de l'étranger à Dijon, 1824.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(70)

abandonnés inhumainement[1]. Un décret du Concile de Latran, en 1179, prenant en pitié ces infortunés qui, pour être dangereux à fréquenter, n’en étoient pas moins des chrétiens et des hommes, condamna la dureté de certains ecclésiastiques qui ne permettoient pas aux lépreux, (n’étant pas reçus dans les églises publiques, de crainte de la contagion), d’avoir des chapelles particulières ; et décréta que partout où les lépreux seroient en assez grand nombre, vivans en commun, pour avoir une église, un cimetière, et un prêtre pour les desservir ; l’on ne

  1. Le lépreux étranger devoit être conduit hors du territoire et banni ; celui du lieu devoit être conduit aux épreuves aux dépens des paroissiens, et s’il étoit reconnu atteint de la lèpre, on devoit lui fournir chapeau et manteau gris, cliquette et besace, lui bâtir une loge montée sur quatre étais, pour s’y renfermer ; on célébroit ses funérailles quasi mortuus ; après sa mort, il étoit brûlé dans sa loge avec ses meubles et ses habits. Voy. au surplus Éphém. de Grosley, tom. 2, pag. 154.