Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/390

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ment, où je trouvai un petit Carlin que mon ami m’avait laissé en partant. L’absence de ce tendre amant ne tarda pas à me faire retrouver dans une triple position. J’aimais sans jouir, je jouissais sans aimer ; mais bientôt je jouis et j’aimai ; ce que l’on peut appeller le bonheur par excellence. Car, mon amie, n’est-il pas vrai qu’un amant est plus qu’un homme ! c’est la divinité du cœur ! c’est une ame en activité ! Les plus beaux attributs de l’amour n’ont de valeur que par les ressorts qui les animent. Pour une amante tendre, les ressorts de cette méchanique, c’est l’ame ; c’est en elle seule que se trouve toute la source des délices de la volupté. J’ajouterai encore que voilà d’où dérive le goût des femmes sensibles pour les capitales ; c’est qu’étant plus nombreuses en individus, elles peuvent plus facilement satisfaire à tous leurs penchans ; elles peuvent donner plus d’énergie à leur passion et si elles se sont trompées sur un choix, la facilité de le renouveller, l’espérance d’un meilleur les console. Enfin, tous les goûts, même les plus matériels et les plus