Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/164

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Au détour d’un sentier alors qu’elle débouche
Ainsi qu’une génisse errant en liberté,
On croit voir la Cérès indomptable et farouche
Du gras pays normand si riche de santé.

Regardez-la marcher parmi les hautes herbes
La fille aux mouvements sauvages et nerveux,
Pendant que sur son front les grands épis des gerbes
Poussiéreux et serrés hérissent ses cheveux !

C’est auprès de Bayeux que je l’ai rencontrée,
Dans un chemin couvert bordé par les pommiers,
Où, la blaude flottante et la jambe guêtrée,
Le nez à l’air rougi, passaient deux gros fermiers.


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Chanson.




Un soir tendre et mélancolique
Que nous serons seuls entre nous,
Seuls, ô mon aimée Angélique !
Je veux m’asseoir a vos genoux.

Mais lien avant dans la soirée,
Quand, du ciel devenu trop noir
La lune sera retirée,
Sans une étoile pour nous voir.