Et ce n’est pas le seul dont leur haine brutale
Ait lacéré la chair,
Car mon destin sera d’avoir été fatale
À ce qui m’était cher.
Et vous tous dont les cœurs se consumaient sans cesse,
Ainsi que des brasiers,
Poètes frissonnants d’amour et de tristesse,
Ô doux suppliciés !
Je vois sous vos lauriers une épine sanglante
Dresser ses dards aigus,
Et tout vous est funeste, et la bête, et la plante,
Ô mes soldats vaincus !
Mais, puisque vous saviez, Ô victimes augustes !
Quels seraient vos destins,
Et puisque vous cherchiez les opprobres injustes,
Les outrages certains ;
Que, pour donner l’essor a vos odes captives
Ruisselantes d’amour,
Vous-mêmes présentiez hardiment vos chairs vives
Aux serres du vautour,