Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/196

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Elle est pareille à nos ivresses,
Cette beauté qui trompe et ment ;
À nos artistiques caresses,
Qui dérobent un bâillement !

II


Ah ! lorsque nous sommes ensemble
À la recherche du plaisir,
À cette heure où la bouche tremble
Et s’empourpre aux feux du désir,

Lorsque nous mettons à sa place,
Pour bien nous abuser encor,
Notre caprice qui se glace,
Ainsi qu’on installe un décor,

Les amants dont l’insouciance
Court par les chemins non frayés
Devant notre froide science
S’arrêteraient tout effrayés.

Notre prudente mise en scène
Épouvanterait ces enfants
Dont la lèvre amoureuse et saine
A des baisers si triomphants.