Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/56

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sa mort dans une petite salle introuvable du faubourg Saint-Honoré, était son œuvre de prédilection, et on comprendra ce goût quand on saura que le héros de la pièce, cet illustre Brisacier, est un vieux comédien vagabond, sans talent, mais amoureux du théâtre comme Don Quichotte de la chevalerie. En un mot, c’est Glatigny.

Glatigny avait composé dès 1868 un Testament de l’illustre Brisacier, qui me touche beaucoup plus, je l’avouerai, que la pièce de théâtre. Le ton en est franc, le style âpre, le sentiment vrai[1]. Je ne retrouve ni cette âpreté ni cette franchise dans les tirades empanachées de la comédie.

Je vis Glatigny quelques jours avant sa mort, dans la petite maison située au pied du coteau de Sèvres, sur le bord d’un chemin en pente, raviné par les pluies, où il recevait les soins assidus de sa mère et de sa femme. Faible à ne pouvoir bouger, secoué par des accès de toux dans lesquels il pensait

  1. Voir le livre de M. Job-Lazare, p. 78 et suiv.