Page:Glatigny - Le Fer rouge, 1870.djvu/72

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Le seigneur leur défend d’ensanglanter leurs mains,
Disent-ils, en baissant les yeux vers les guipures
De leur surplis. ô vous ! Martyrs des droits romains,
Croient-ils que Mentana leur fasse les mains pures ?

Ils ont horreur du sang ! Pourquoi donc, quand il faut
Protéger les chiffons dont leur orgueil s’affuble,
Les temples, les trésors qu’ils gardent en dépôt,
Leur dais et son panache et leur lourde chasuble,

Sont-ils donc les premiers à crier : « Guerre ! Mort ! »
Ils ont horreur du sang qui coule de leurs veines,
Mais font verser celui des autres sans remord,
O bûcher de Jean Huss ! ô gorges des Cévennes !

Quoi donc ! Ils resteront priant, croisant les bras,
Sans vouloir secouer leur torpeur animale !
Tartufe ne saurait imiter, n’est-ce pas ?
L’exemple fier donné par l’école normale.

Restez donc, prolongez vos pieux nonchaloirs,
Capucins, cordeliers, jésuites, lazaristes !
Qu’on puisse voir mêlés les uniformes noirs
Des agents de police et des séminaristes.

Et plus tard, n’est-ce pas ? Quand nos loyaux enfants,
Ayant fait devant eux évanouir la horde
Des esclaves du nord, reviendront triomphants,
Ramenant parmi nous l’éternelle concorde,