Page:Gobat - En Norvège, impressions de voyage, 1902.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est le stolkjærre, une espèce de petit char sans soufflet, à deux roues et deux places, avec un rudiment de siège derrière la voiture pour le cocher. Sous nos pieds se met le bagage, — on n’emporte, cela va sans dire, que le strict nécessaire dans ces voyages, — un sac d’avoine pour le cheval, et nous partons.

Dès la première minute, nous constatâmes que nous avions été trompés par les guides d’étrangers, qui assurent qu’avec l’anglais on peut se tirer d’affaire en Norvège. À la demande : do you speak english ? que nous adressons à notre petit conducteur, un gamin d’une quinzaine d’années, il répond avec aplomb : o yes ! Mais c’est là tout ce qu’il savait d’anglais, car les questions suivantes restèrent sans réponse et nous en fûmes réduits pendant tout le voyage au langage des signes.

Notre équipage ne va pas vite ; il me semble que jamais nous n’arriverons dans le temps voulu au terme de notre excursion. Le cheval est petit, trapu, trottant d’un pas égal, et le cocher le conduit sans le tenir, avec des claquements de langue. Les rênes, qu’il laisse flotter, ne servent que pour descendre les pentes raides,