Page:Gobat - En Norvège, impressions de voyage, 1902.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

autre bâthnent ; en outre, il y a une douzaine de constructions pour les domestiques, le bétail, les chars, le fourrage, pour l’atelier de charronnage, pour les provisions. Les bâtiments sont simples, mais d’une propreté extrême. Le goût artistique du paysan se manifeste par quelque ornement de la façade. Il est rare que le cadre des croisées ou de la porte ne soit pas agrémenté de sculptures ou de peintures.

Le lendemain était la grande journée de notre voyage ; car nous avions plus de quatre-vingts kilomètres à franchir pour arriver à la station prévue par notre itinéraire. Aussi, de bon matin, nous dîmes adieu à la belle ferme.

Nous parcourons une contrée déserte, semée d’éboulis et de bruyères. Aucune trace de culture ou d’habitation pendant des lieues. De temps en temps, un bois de bouleaux clairsemés vient interrompre la monotonie du paysage. De grands corbeaux gris animent seuls ce paysage désolé et leur croassement est l’unique bruit que perçoive notre oreille. Cette région n’est pas inhabitée pourtant, mais les hameaux et les fermes y sont à une distance considérable les uns des autres. Nous arrivons même à une station assez