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du feu, — et de belles allées d’arbres conduisent hors de ville. Ici comme à Molde, nous sommes étonnés de la puissance de la végétation et de la douceur de la température. Nous nous trouvons pourtant sous la même latitude que ces îles et régions désolées où tant d’expéditions d’explorateurs ont péri. C’est au Gulf-Stream qu’une partie de la côte ouest de la Norvège doit ce climat anormal. Les bons effets de la chaleur emmagasinée dans le golfe du Mexique se font sentir jusque sur ces lointains rivages du Septentrion. On y retrouve souventdes débris de navires naufragés sur les écueils des côtes de l’Amérique et des produits du Brésil et des Antilles.

Je ne puis quitter la Norvège sans parler de sa population ; celle-ci fait une si bonne impression et se distingue si avantageusement de celle d’autres pays, qu’un voyage en Scandinavie aurait sa raison d’être à seule fin d’y étudier les gens.

Quoique la Norvège soit gouvernée par un roi, la nation est essentiellement démocratique. La royauté n’est d’ailleurs qu’un lien unissant les deux États Scandinaves. La Norvège a son