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des caractères spécifiques la faculté de produire des individus féconds.

Comme rien n’autorise à croire que l’espèce humaine soit exempte de cette règle, rien non plus, jusqu’ici, n’a pu ébranler la force de l’objection qui, plus que toutes les autres, tient en échec le système des adversaires de l’unité. On affirme, il est vrai, que, dans certaines parties de l’Océanie, les femmes indigènes, devenues mères de métis européens, ne sont plus aptes à être fécondées par leurs compatriotes. En admettant ce renseignement comme exact il serait digne de servir de point de départ à des investigations plus approfondies ; mais, quant à présent, on ne saurait encore s’en servir pour infirmer les principes admis sur la génération des hybrides. Il ne prouve rien contre les déductions qu’on en tire.


CHAPITRE XI.

Les différences ethniques sont permanentes.

Les Unitaires affirment que la séparation des races est apparente, et due uniquement à des circonstances locales telles que celles dont nous éprouvons aujourd’hui l’influence, ou à des déviations accidentelles de conformation dans l’auteur d’une branche. Toute l’humanité est, pour eux, accessible aux mêmes perfectionnements ; partout le type originel commun, plus ou moins voilé, persiste avec une égale force, et le nègre, le sauvage américain, le Tongouse du nord de la Sibérie peuvent et doivent, sous l’empire d’une éducation similaire, parvenir à rivaliser avec l’Européen pour la beauté des formes. Cette théorie est inadmissible.

On a vu plus haut quel était le plus solide rempart scientifique des Unitaires : c’est la fécondité des croisements humains. Cette observation, qui paraît présenter jusqu’ici à la réfutation de grandes difficultés, ne sera peut-être pas toujours