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Il est difficile de savoir d’une manière exacte si la résistance opposée aux envahisseurs helléniques fut bien vigoureuse dans son malheur. Il ne le semble pas. Les Sémites, supérieurs aux Chamites noirs, n’étaient cependant pas de taille à lutter contre les nouveaux venus. Moins pénétrés par les alliages mélaniens que les descendants de Nemrod, ils étaient cependant infectés dans une grande mesure, puisqu’ils avaient abandonné la langue des blancs pour accepter le système issu de l’hymen de ses débris avec les dialectes des noirs, système qui nous est connu sous le nom très discutable de sémitique.

La philologie actuelle divise les langues sémitiques en quatre groupes principaux (1)[1] : le premier contient le phénicien, le punique et le libyque, dont les dialectes berbères sont des dérivés (2)[2] ; le second renferme l’hébreu et ses variations (3)[3] ; le troisième, les branches araméennes ; le quatrième, l’arabe, le gheez et l’amharique.

À considérer le groupe sémitique dans son ensemble et en faisant abstraction des mots importés par des mélanges ethniques postérieurs avec des nations blanches, on ne peut pas affirmer qu’il y ait eu séparation radicale entre ce groupe et ce qu’on nomme les langues indo-germaniques, qui sont celles de l’espèce d’où sont sortis, incontestablement, les pères des Chamites et de leurs continuateurs.

Le système sémitique présente, dans son organisme, des lacunes remarquables. Il semblerait que, lorsqu’il s’est formé, ses premiers développements ont rencontré autour d’eux, dans



(1) Gesénius, Geschichte der hebraeischen Sprache und Schrift, p. 4.

(2) Les nations berbères et amazighs, d’origine sémitique, s’étendent très avant au sud, dans le Sahara africain, et, dans l’ouest, jusqu’aux îles Canaries. Les Guanches étaient des Berbères. Les invasions sémitiques se sont répétées sur le littoral occidental de l’Afrique pendant mille ans au moins. (Movers, Das Phœnizische Alterthum, t. II, 2e partie, p. 363 et pass.)

(3) Gesénius, Hebraeische Grammatik, 16e édition, 1851, p. 12. On n’a que peu d’indices de l’existence de dialectes hébraïques. Les Éphraïmites donnaient au Schin la prononciation du Sin ou du Samech. Il paraît aussi, suivant Néhémie, qu’il y avait un langage particulier à Asdod.

  1. (1) Gesénius, Geschichte der hebraeischen Sprache und Schrift, p. 4.
  2. (2) Les nations berbères et amazighs, d’origine sémitique, s’étendent très avant au sud, dans le Sahara africain, et, dans l’ouest, jusqu’aux îles Canaries. Les Guanches étaient des Berbères. Les invasions sémitiques se sont répétées sur le littoral occidental de l’Afrique pendant mille ans au moins. (Movers, Das Phœnizische Alterthum, t. II, 2e partie, p. 363 et pass.)
  3. (3) Gesénius, Hebraeische Grammatik, 16e édition, 1851, p. 12. On n’a que peu d’indices de l’existence de dialectes hébraïques. Les Éphraïmites donnaient au Schin la prononciation du Sin ou du Samech. Il paraît aussi, suivant Néhémie, qu’il y avait un langage particulier à Asdod.