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avait eu plus de participation à l’essence blanche. Cet autre, qui descendait des régions voisines du Caucase, pouvait déjà, directement ou indirectement, apporter dans ses veines un ressouvenir de l’espèce jaune. Telles bandes sorties de la Phrygie avaient pour mères des femmes grecques.

Autant de nouvelles émigrations, autant d’éléments ethniques nouveaux qui venaient s’accoster dans les cités phéniciennes. Outre ces différents rapports de la famille sémitique, il y avait encore des Chamites du Pays, des Chamites fournis par les grands États de l’est, et encore des Arabes cuschites et des Égyptiens et des nègres purs. En somme, les deux familles blanche et noire, et quelque peu même l’espèce jaune, se combinaient de mille manières différentes au milieu de Chanaan, s’y renouvelaient sans cesse et y abondaient constamment, de manière à y former des variétés et des types jusque-là inconnus.

Un tel concours avait lieu parce que la Phénicie offrait de l’occupation à tout ce monde. Les travaux de ses ports, de ses fabriques, de ses caravanes, demandaient beaucoup de bras. Tyr et Sidon, outre qu’elles étaient de grandes villes maritimes et commerciales à la façon de Londres et de Hambourg, étaient en même temps de grands centres industriels comme Liverpool et Birmingham ; devenues les déversoirs des populations de l’Asie antérieure, elles les occupaient toutes et en reportaient le trop-plein sur le vaste cercle de leurs colonies. Elles y envoyaient de la sorte, par des immigrations constantes, des forces fraîches et un surcroît de leur propre vie. N’admirons pas trop cette activité prodigieuse. Tous ces avantages d’une population sans cesse augmentée avaient leurs revers fâcheux : ils commencèrent par altérer la constitution politique de façon à l’améliorer ; ils finirent par déterminer sa ruine totale.

On a vu par quelles transformations ethniques le règne des




Persique ; Assur, l’Assyrie, remontant le Tigre, vers le nord ; Arpaxad, l’Arménie, inclinant à l’ouest ; Lud, la Lydie ; Aram redescend vers le sud avec le cours de l’Euphrate. (Ewald, Geschichte des Volkes Israël, t. I.)