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l’usage nègre des massacres hiératiques, n’avait jamais osé tenter de le faire renaître.

Les principes généraux de l’art religieux pratiqués à Thèbes et à Memphis ne craignaient certainement pas de produire le laid, mais ils ne cherchaient pas trop l’horrible, et bien que l’image de Typhon et d’autres encore soient assez repoussantes, la divinité égyptienne affectionne les formes grotesques plutôt que les contorsions de la bête sauvage, ou les grimaces du cannibale. Ces déviations de goût, mêlées à un véritable caractère de grandeur et commandées évidemment par la quantité noire infusée dans la race, étaient dominées par la valeur spéciale de la partie blanche, qui, supérieure autant qu’on en doit juger, d’après ce fait même, à l’affluent chamo-sémite, se montrait plus douce, et forçait l’élément noir à abonder dans le ridicule, en abandonnant l’atroce.

Il y aurait pourtant exagération à trop louer les populations riveraines du Nil. Si, au point de vue de la moralité, on doit féliciter une société d’être plus ridicule que méchante, à celui de la force, il faut l’en plaindre. Les nations assyriennes eurent le coupable malheur d’abâtardir leurs consciences aux pieds des monstrueuses images d’Astarté, de Baal, de Melkart, de ces idoles horribles trouvées dans le sol de la Sardaigne comme sous le seuil des portes de Khorsabad ; mais les gens de Thèbes et de Memphis furent, de leur côté, assez ravalés, par leur alliance avec la race aborigène, pour prostituer leur adoration à ce qu’ont de plus humble et le règne végétal et la nature animale. Ne parlons pas ici de la cobra di capello, dont le culte symbolique, commun aux populations de l’Inde et de l’Égypte, n’était peut-être qu’une importation de la mère patrie (1)[1]. Laissons aussi en dehors les crocodiles et tout ce qui



et le législateur mythique de l’Inde, Manou, un grand rapport de noms.

(1) Schlegel, Préface à la Mythologie Égyptienne de Prichard, p. XV. — Une différence avec les Hindous que M. de Schlegel trouve radicale, c’est la circoncision. Les Hindous ne connaissaient pas cet usage pratiqué en Égypte et dans lequel on voit, à tort, une coutume judaïque. Comme le tatouage, c’est une idée originairement nègre et tout à fait conforme aux notions de cette espèce. Le but hygiénique, par lequel

  1. (1) Schlegel, Préface à la Mythologie Égyptienne de Prichard, p. XV. — Une différence avec les Hindous que M. de Schlegel trouve radicale, c’est la circoncision. Les Hindous ne connaissaient pas cet usage pratiqué en Égypte et dans lequel on voit, à tort, une coutume judaïque. Comme le tatouage, c’est une idée originairement nègre et tout à fait conforme aux notions de cette espèce. Le but hygiénique, par lequel on cherche à la justifier ou à l’expliquer aujourd’hui, me semble peu admissible, soit que la circoncision ait lieu sur les hommes seulement ou sur les hommes et les femmes sans distinction, comme on le voit dans plusieurs tribus africaines. Je ne reconnais dans l’origine de cette coutume que le désir de créer une marque distinctive, ou, peut-être même, uniquement un simple dérivé du goût natif pour la mutilation, que, suivant les temps et les lieux, les populations qui l’ont adopté ont expliqué à leur guise. Chez les Ekkhilis, la circoncision se pratique sur les adultes et d’une manière atroce. L’opérateur arrache la peau du prépuce, en présence des parents et de la fiancée de la victime. La moindre marque de douleur est considérée comme déshonorante. Souvent le tétanos emporte le malade au bout de quelques jours.