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inspiré par les restes de la grande période artistique de la Grèce, il s’adonna à la sculpture et arriva bien vite à des résultats remarquables par l’intensité de vie et d’expression.

En 1868 M. de Gobineau fut envoyé à Rio-Janeiro. Il trouvait au Brésil une race très mêlée, un climat énervant. Il n’était pas sensible à la beauté de la nature tropicale sur laquelle tant de phrases ont été faites et qui est si inférieure à celle de la zone tempérée. Il appelait ces paysages sans histoires « des paysages inédits ». Mais ce lui fut une grande compensation que la personnalité si sympathique du souverain.

L’empereur du Brésil connaissait déjà M. de Gobineau par ses œuvres, il fut heureux de le voir accrédité auprès de lui. Les auteurs désappointent souvent. Tel n’était pas le cas de M. de Gobineau, causeur étincelant d’esprit, et cependant bon écouteur, chose si rare, il séduisait irrésistiblement.

Il charma l’intelligence si ouverte de Don Pedro. Une sincère amitié se forma entre eux. Tous les dimanches ils se réunissaient pour de longs entretiens. Après le départ de M. de Gobineau ils commencèrent une correspondance constante; elle ne fut interrompue que pendant les séjours qu’ils firent ensemble en 1871, 1876 et 1877, lors des voyages de l’empereur en Europe.

Cette correspondance, que nous avons sous les yeux, fait le plus grand honneur à ce souverain qui, par un phénomène d’atavisme heureux, semble réunir en lui les plus précieuses qualités mentales et physiques des maisons de Bragance et de Habsbourg.

Le séjour à Rio avait éprouvé le tempérament de M. de Gobineau. Il prit un congé au printemps de 1870