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la race blanche, et où elle domina, se retrouve ce vocable sacré, au moins à l’origine des tribus. Il s’oppose, dans les régions où existent des points de contact avec les éléments noirs, à l’Al des aborigènes mélaniens (1)[1]. Ce dernier représente la superstition, l’autre la pensée ; l’un est l’œuvre de l’imagination en délire et courant à l’absurde, l’autre sort de la raison. Quand le Deus et l’Al se sont mêlés, ce qui a eu lieu par malheur trop souvent, il est arrivé, dans la doctrine religieuse, des confusions analogues à celles qui résultaient, pour l’organisation sociale, des mélanges de la race noire avec la blanche. L’erreur a été d’autant plus monstrueuse et dégradante, qu’Al l’emportait davantage dans cette union. Au contraire, le Deus a-t-il eu le dessus ? L’erreur s’est montrée moins vile, et, dans le charme que lui prêtèrent des arts admirables et une philosophie savante, l’esprit de l’homme, s’il ne s’endormit pas sans danger, le put du moins sans honte. Le Deus est donc l’expression et l’objet de la plus haute vénération chez la race ariane. Exceptons-en la famille iranienne pour des causes tout à fait particulières, dont l’exposition viendra en son temps (2)[2].

Ce fut à l’époque où les peuples arians touchaient déjà à la Sogdiane que le départ des nations helléniques rendit la confédération moins nombreuse. Les Hellènes se trouvaient en face de la route qui devait les mener à leurs destinées ; s’ils avaient accompagné plus bas la descente des autres tribus,



(1) Ewald, Gesch. des Volkes Israël, t. I, p. 69. En Abyssinie, on ne se sert pas de cette expression. On dit egzie et amlak, qui signifient simplement seigneur, et qui ont probablement fait disparaître le mot primitif par suite d’une idée analogue à celle qui fait substituer aux Juifs le mot d’Adonaï à celui de Jéhovah, lorsqu’ils le rencontrent dans la lecture de la Bible. — Ewald, Ueber die Saho-Sprache, dans la Zeitschrift der d. morgenl. Gesellsch., t. V, p. 419.

(2) Un autre nom, donné par la race ariane à la Divinité, est le mot Gott, en gothique Gouth, qui se rapporte au grec Κεύθω, et au sanscrit Goûddhah. Ce mot veut dire le Caché. — V. Windischmann, Fortschritt der Sprachen-Kunde, p. 20, et Eckstein, Recherches historiques sur l’humanité primitive. — Burnouf incline à voir la racine de ce mot dans le sanscrit quaddhâta, l’Incréé. (Comment. sur le Yaçna, t. I, p. 554.)


  1. (1) Ewald, Gesch. des Volkes Israël, t. I, p. 69. En Abyssinie, on ne se sert pas de cette expression. On dit egzie et amlak, qui signifient simplement seigneur, et qui ont probablement fait disparaître le mot primitif par suite d’une idée analogue à celle qui fait substituer aux Juifs le mot d’Adonaï à celui de Jéhovah, lorsqu’ils le rencontrent dans la lecture de la Bible. — Ewald, Ueber die Saho-Sprache, dans la Zeitschrift der d. morgenl. Gesellsch., t. V, p. 419.
  2. (2) Un autre nom, donné par la race ariane à la Divinité, est le mot Gott, en gothique Gouth, qui se rapporte au grec Κεύθω, et au sanscrit Goûddhah. Ce mot veut dire le Caché. — V. Windischmann, Fortschritt der Sprachen-Kunde, p. 20, et Eckstein, Recherches historiques sur l’humanité primitive. — Burnouf incline à voir la racine de ce mot dans le sanscrit quaddhâta, l’Incréé. (Comment. sur le Yaçna, t. I, p. 554.