Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/503

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Il semblerait que les défauts des deux races se sont balancés et modérés dans le produit commun, et que, plus d’imagination relevant l’esprit, tandis qu’un sentiment moins faux de la réalité restreignait l’imagination, il en est résulté plus d’aptitude à comparer, à saisir, à conclure. Le type physique a éprouvé aussi d’heureuses modifications. Les cheveux du Malais sont durs et revêches, à la vérité ; mais, enclins à se crêper, ils ne le font pas ; le nez est plus formé que chez les Kalmouks. Pour quelques insulaires, à Tahiti par exemple, il devient presque semblable au nez droit de la race blanche. L’œil n’est plus toujours relevé à l’angle externe. Si les pommettes restent saillantes, c’est que ce trait est commun aux deux races génératrices. Les Malais sont, du reste, on ne peut plus différents entre eux. Suivant que le sang noir ou jaune domine dans la formation d’une tribu, les caractères physiques et moraux s’en ressentent. Les alliages postérieurs ont augmenté cette extrême variabilité de types. En somme, deux signes, nettement distinctifs, demeurent à toutes ces familles, comme un présent de leur double origine : plus intelligentes que le nègre et l’homme jaune, elles ont gardé de l’un l’implacable férocité, de l’autre l’insensibilité glaciale (1)[1].



(1) Aux témoignages sur lesquels je me suis déjà appuyé, je joins celui de Ritter, confirmé par Finlayson et sir Stamford Raffles : « Les Malais, suivant le grand géographe allemand, sont de taille moyenne et plutôt petits. Ils ont une carnation plus claire que les peuples d’au-delà du Gange. Le tissu de la peau est, chez eux, doux et brillant. Leur disposition à engraisser est remarquable. La musculature est molle, lâche, quelquefois très volumineuse, généralement sans élasticité. Les hanches sont très fortes, ce qui leur donne une apparence lourde. Les visages sont larges et plats, les pommettes saillantes. Les yeux sont espacés et très petits, quelquefois droits, le plus souvent relevés à l’angle externe. L’occiput est resserré ; les cheveux, épais, grossiers, tendant à se crêper, sont plantés très bas et restreignent le front. Le trou occipital est souvent très en arrière. Les bras, très longs, rappellent ceux du singe. » (Ritter, III, p. 1145.) — À ces détails j’en ajouterai encore un que je dois à l’intéressante observation d’un voyageur : « Lorsque les matelots malais employés sur les navires européens montent aux cordages, ils se cramponnent non seulement par les mains, mais encore par les orteils, qu’ils ont très gros et très vigoureux. Un homme de race blanche n’en pourrait faire autant. »

  1. (1) Aux témoignages sur lesquels je me suis déjà appuyé, je joins celui de Ritter, confirmé par Finlayson et sir Stamford Raffles : « Les Malais, suivant le grand géographe allemand, sont de taille moyenne et plutôt petits. Ils ont une carnation plus claire que les peuples d’au-delà du Gange. Le tissu de la peau est, chez eux, doux et brillant. Leur disposition à engraisser est remarquable. La musculature est molle, lâche, quelquefois très volumineuse, généralement sans élasticité. Les hanches sont très fortes, ce qui leur donne une apparence lourde. Les visages sont larges et plats, les pommettes saillantes. Les yeux sont espacés et très petits, quelquefois droits, le plus souvent relevés à l’angle externe. L’occiput est resserré ; les cheveux, épais, grossiers, tendant à se crêper, sont plantés très bas et restreignent le front. Le trou occipital est souvent très en arrière. Les bras, très longs, rappellent ceux du singe. » (Ritter, III, p. 1145.) — À ces détails j’en ajouterai encore un que je dois à l’intéressante observation d’un voyageur : « Lorsque les matelots malais employés sur les navires européens montent aux cordages, ils se cramponnent non seulement par les mains, mais encore par les orteils, qu’ils ont très gros et très vigoureux. Un homme de race blanche n’en pourrait faire autant. »