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se rendre compte du nombre de ces Arians réfractaires qui, dès leur arrivée dans le Ho-nan, étaient probablement mélangés et déchus de leur pureté primitive. Quelle que fût leur multitude, petite ou grande, leur tâche civilisatrice n’en était pas moins possible. Ils avaient, par suite de leur alliance, des moyens d’agir sur les masses jaunes. Puis, ils n’étaient pas les seuls rejetons de la race illustre adressés vers ces contrées lointaines, et ils devaient s’y associer d’anciens parents aptes à concourir, à aider à leur œuvre.

Aujourd’hui, dans les hautes vallées qui bordent le grand Thibet du côté du Boutan, on rencontre, tout aussi bien que sur les crêtes neigeuses, des contrées situées plus à l’ouest, des tribus très faibles, très clairsemées, pour la plupart étrangement mêlées, à la vérité, qui cependant accusent une descendance ariane (1)[1]. Perdues, comme elles le sont, au milieu des débris noirs et jaunes de toute provenance, on est en droit de comparer ces peuplades à tels morceaux de quartz qui, entraînés par les eaux, contiennent de l’or et viennent de fort loin. Peut-être les orages ethniques, les catastrophes des races les ont-elles portées là où leur espèce elle-même n’avait jamais apparu. Je ne me servirai donc pas de ces détritus par trop altérés, et je me borne à constater leur existence (2)[2].

Mais, beaucoup plus avant dans le nord, nous apercevons, à une époque assez récente, vers l’an 177 avant J.-C., de nombreuses nations blanches à cheveux blonds ou rouges, à yeux bleus, cantonnées sur les frontières occidentales de la Chine. Les écrivains du Céleste Empire, à qui l’on doit la connaissance de ce fait, nomment cinq de ces nations. Remarquons d’abord la position géographique qu’elles occupaient à l’époque où elles nous sont révélées.



(1) Tel est l’État alpestre de Gwalior, près du Ladakh et du Gherwal. (Ritter, Erdkunde, Asien, t. III.) – Telles sont encore certaines populations du Thibet oriental, où l’on retrouve, avec certains caractères physiques de l’espèce blanche, des mœurs qu’on peut dire tout à fait contraires aux habitudes des nations jaunes : le régime féodal et un grand esprit de liberté belliqueuse. (Huc, Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine, t. II, p. 467, et passim, et 482.)

(2) Ritter, Erdkunde, Asien, t. III.


  1. (1) Tel est l’État alpestre de Gwalior, près du Ladakh et du Gherwal. (Ritter, Erdkunde, Asien, t. III.) – Telles sont encore certaines populations du Thibet oriental, où l’on retrouve, avec certains caractères physiques de l’espèce blanche, des mœurs qu’on peut dire tout à fait contraires aux habitudes des nations jaunes : le régime féodal et un grand esprit de liberté belliqueuse. (Huc, Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine, t. II, p. 467, et passim, et 482.)
  2. (2) Ritter, Erdkunde, Asien, t. III.